Catastrophe naturelle, accident d’avion, évènements politiques, attentats terroristes : nous avons tous en mémoire des images d’évacuation des Français, résidents ou de passage, en Thaïlande, Indonésie, Côte d’Ivoire ou Egypte.
La France, via le Centre de crise et de soutien du ministère des Affaires étrangères, dispose d’un outil exceptionnel qui lui permet d’intervenir, au niveau adapté, non seulement pour ses ressortissants, mais aussi, souvent, pour les ressortissants de l’Union européenne ou des pays avec lesquels nous avons des accords de protection consulaire.
Mais l’urgence ce n’est pas seulement ce qui fait la une des médias : ce peut-être aussi des soucis plus individuels, personnels ou matériels : tour d’horizon de ce que l’Etat pourra faire pour vous en cas de nécessité à l’étranger.
L’un des premiers réseau diplomatique et consulaire au monde
Avec près de 160 ambassades (dotées au moins d’une « section consulaire ») et 90 consulats généraux (dans les grandes villes des grands pays), la France possède le 3è réseau diplomatique mondial, après les Etats-Unis et la Chine. Ce réseau formel est complété par près de 500 consuls honoraires, bénévoles, implantés dans les lieux touristiques ou historiques, auxquels nous avions consacré un article voici un an.
Disponibles (tous les sites Internet de nos ambassades et consulats généraux donnent les numéros d’urgence H24, repris dans les fiches-pays des pages « Conseils aux voyageurs »), multi-compétences, disposant des relais sur place, ils sont votre point d’appui en cas de nécessité, mais avec des limites à avoir bien en tête afin d’éviter toute mécompréhension.
Les « urgences du quotidien » – ce qui est possible & ce qui ne l’est pas…
En cas de perte ou de vol de documents : l’ambassade ou le consulat général peut délivrer des attestations de perte ou de vol et un laissez-passer pour permettre un retour direct en France voire, moyennant certains délais de vérifications, un nouveau passeport. En revanche, ce passeport ne peut pas être fait dans la minute.
En cas de difficultés financières : le moyen le plus efficace pour recevoir des fonds sera indiqué, mais en aucun cas l’on avancera de l’argent sans mise en place d’une garantie préalable. De mêmes, nos représentations à l’étranger n’ont pas vocation à se substituer aux agences de voyage ou au système bancaire.
En cas de problèmes avec les autorités locales ou des particuliers : un conseil est toujours possible, accompagné d’adresses utiles (administrations locales, avocats, interprètes, etc.), mais il n’est pas imaginable de régler des amendes ou des dettes privées.
En cas d’arrestation ou d’incarcération : les agents consulaires mettront en œuvre la protection consulaire de la France (respect des droits, suivi du dossier, visites, lien avec la famille…) et pourront suggérer une liste d’avocats et d’interprètes. Il ne faudra pas attendre, par contre, une intervention officielle ou officieuse dans le cours de la justice locale, qui peut relever de temps plus longs qu’en France.
De même, il est à noter qu’en application des conventions internationales, un Français binational est considéré, dans son pays de naissance, comme national et est donc exclu de la protection consulaire française.
En cas de maladie : les services français à l’étranger tiennent à jour une « liste de notoriété médicale » composée de médecins agréés. Il ne leur sera cependant pas possible de rapatrier un Français aux frais de l’Etat, sauf dans des cas d’une exceptionnelle gravité et sous réserve d’un remboursement ultérieur, ni de régler une note d’honoraires ou d’hôpital.
En cas d’accident grave : bien sûr, les agents de l’Etat font le lien avec la famille et peuvent servir de première alerte pour la compagnie d’assurance ; parfois (autorisations de survol aérien en zone sensible notamment), leur intervention sera d’ailleurs indispensable. A contrario, ils ne remplacent pas un assisteur et n’en offrent ni les prestations ni la disponibilité.
Enfin, en cas de décès : les équipes consulaires assurent le suivi avec la famille et effectuent les formalités légales. Elles ne peuvent pas, hélas, financer les funérailles ou le retour du corps ou des cendres.
Ces quelques points illustrent bien la complémentarité entre action officielle, relevant de l’institutionnel, et assurantielle, relavant de la responsabilité de chaque voyageur. En quelque sorte, consulat et compagnie d’assurance sont deux maillons aux extrémités d’une même chaîne.
Et en cas de crise ?
Qu’elle soit à Singapour ou à Abuja, toute ambassade tient à jour un plan de sécurité.
Etabli par l’ensemble des services sur place (conseillers politiques, consulat, attaché de défense, attaché de sécurité intérieure) en collaboration avec les Français vivant dans le pays de longue date, il vise à établir une cartographie des risques, de la communauté française, des points de regroupements éventuels et des possibles moyens d’évacuation. Informatisé, il est accessible en temps réel par le Centre de crise et de soutien, mais aussi par l’Etat-Major des Armées.
Il contient différents niveaux d’alerte et est relié à un système de communication qui permet (si les réseaux demeurent fonctionnels bien sûr) de transmettre à nos compatriotes une information opérationnelle et mise à jour sur la situation, que ce soit par SMS, par messagerie électronique, voire via des « chefs d’ilôts », Français volontaires pour servir de relais physique en cas de crise.
Pour les Français résidents, les coordonnées sont tirées automatiquement du Registre des Français établis hors de France ; pour ceux qui sont de passage, le ministère des Affaires étrangères à crée le Fil d’Ariane, application qui permet au voyageur de déclarer son déplacement (dates, moyens de transport, lieux de séjour, coordonnées locales ou métropolitaines) et donc d’être contactable immédiatement en cas de problème.
Les consignes données couvrent une large palette : devant une situation politique ou sociale qui se dégrade, par exemple, le ministère des Affaires étrangères « conseillera » aux personnes qui le peuvent et souhaitent de quitter le pays par des vols commerciaux réguliers ou affrétés. Dans ces cas-là, même si un coup de pouce logistique est donné, la charge du retour demeure aux voyageurs et/ou à leur assurance.
Ce n’est qu’en dernière limite, ou en cas d’évènement très soudain et de danger immédiat, qu’une « évacuation » en tant que telle pourra être décidée, généralement après regroupement et mise en sécurité des compatriotes les plus exposés. Elle s’effectue alors par des moyens officiels (vols réquisitionnés ou vols militaires) et parfois avec un soutien de vive force ou, en tous cas, une sécurisation des itinéraires. Dès lors qu’une évacuation est caractérisée comme telle, elle est prise en charge par l’Etat. Mais il faut bien garder deux choses à l’esprit : elle ne concerne généralement qu’un « dernier carré » après départ des personnes non-essentielles (cf. paragraphe précédent) et la France ne peut pas contraindre ses ressortissants à quitter un pays, s’ils ne le souhaitent pas.
Là encore, on relèvera l’importance, en matière d’accompagnement et de prise en charge, de la complémentarité opérateurs publics / opérateurs privés. Quel que soit votre voyage, quelle que soit votre destination, GEODESK est à vos côtés pour cerner vos besoins, vous offrir son expertise et vous proposer des solutions.