La chute de la plupart des grandes villes du pays, le départ du président Ashraf Ghani, puis l’entrée des Talibans dans Kaboul ont généré une situation chaotique en Afghanistan. L’appareil d’état est pour l’heure totalement désorganisé et les modalités d’exercice du pouvoir par les nouveaux arrivants ne sont pas clairement définies. Pour être complet, certaines zones du pays, notamment la vallée du Panshir, fief de l’ex-commandant Massoud, échappent au contrôle des « étudiants en religion ». Les ONG, notamment, se trouvent confrontées à un choix périlleux : rester, ou partir ?
A l’heure de la rédaction de ces lignes, certaines ambassades occidentales ont fermé leur représentation (Danemark, Norvège, Finlande, Italie Canada) et d’autres ont déplacé leurs activités de la « zone verte » vers l’aéroport international de Kaboul : c’est notamment le cas de la France. Seules les représentations chinoises, pakistanaises et turques fonctionnement « normalement ».
Pour La France, ce recentrage sur l’aéroport, sécurisé par diverses forces armées dont les Etats-Unis, rejoints par des éléments britanniques et français, vise avant tout à maintenir un niveau d’opérationnel minimal afin d’organiser le retour des derniers Français présents dans le pays, qui avaient été invités à le quitter en avril dernier, après l’annonce du retrait américain. Dans un communiqué publié avant-hier, le 15 août, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères détaillait son organisation et insistait sur la volatilité de la situation. L’armée française a lancé l’opération Apagan, chargée de l’évacuation des ressortissants français, européens, mais aussi des Afghans ayant travaillé pour les intérêts européens. Douze vols ont ainsi déjà été opérés, via Abu Dhabi. D’autres sont envisagés, mais la situation délétère créée par les attentats du 26 août rendent leur annonce aléatoire. Sur son site Internet, le ministère ajoute que « la situation à Kaboul reste complexe » et que « l’ensemble des services de l’Etat concernés et l’ambassade de France sur le terrain restent pleinement mobilisés pour assurer de nouvelles rotations dès que possible ».
De manière concrète, le numéro de téléphone d’urgence sur place demeure le + 93 202 105 296 ; son fonctionnement est cependant très aléatoire ; l’adresse électronique générique admin-francais.kaboul-amba@diplomatie.gouv.fr est, elle aussi, susceptible de dysfonctionnements. En parallèle, le centre de crise et de soutien du MEAE a ouvert, à Paris, une cellule de crise, joignable désormais au 01.43.17.51.00.
Geodesk a réactualisé ce sujet dans l’article suivant : Clap de fin à Kaboul côté français.