Plus de 200 millions d’habitants, près d’un million de kilomètres carrés qui s’étendent des mangroves du golfe de Guinée aux déserts des confins tchadiens, la première puissance économique d’Afrique et une terre d’opportunités d’affaires : le Nigeria est un pays hors-norme, y compris en matière sécuritaire. Les manifestations politiques violentes qui se déroulent actuellement à Lagos (sud-ouest) et Abuja (centre) nous le rappellent crûment.
Vous êtes nombreux à nous interroger quant aux précautions et à la logistique nécessaires pour s’y rendre, aux types de risques encourus et aux couvertures nécessaires pour y vivre et s’y déplacer.
Voici donc un bref point de situation.
Premier élément à considérer, il n’y a pas en la matière « un » mais « des » Nigeria.
Dans le sud-ouest (conurbation Lagos – Abeokuta – Ibadan), le risque principal est celui de la délinquance endémique : vols à main armée, assauts contre les résidences, attaques contre les véhicules. Ces agressions, toujours violentes, visent autant les expatriés que les nationaux. Il est ainsi recommandé de suivre avec attention les recommandations formulées par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères quant aux déplacements : rouler à plusieurs véhicules lors de trajets interurbains, ou entre le centre-ville de Lagos et l’aéroport (les quartiers résidentiels d’Ikoyi et Victoria Island sont plus sécurisés), jamais de nuit, et être extrêmement vigilant dès l’arrivée.
En parallèle, l’instabilité sociale et la surpopulation des mégapoles favorisent les mouvements de disruption ou d’émeutes ; le moindre incident peut très rapidement dégénérer et provoquer victimes et dégâts importants.
Dans le sud-est (zone pétrolière du Delta), la violence est chronique et les expatriés sont régulièrement la cible d’enlèvements crapuleux afin d’obtenir rançons ou avantages matériels de la part des compagnies qui les emploient. Les attaques contre les installations pétrolières sont également fréquentes, même dans les zones de production très surveillées (Etat de Rivers, autour de Port-Harcourt, et du Delta, autour de Warri) et se soldent souvent par des morts et des blessés.
Des conflits ethniques ou séparatistes viennent se greffer sur cette problématique et rendent la situation délétère dans les états situés sur le pourtour de la zone : Abia, Akwa Ibom, Anambra, Bayelsa, Ebonyi, dans lesquels l’armée nigériane peine à maintenir l’ordre. Les déplacements y sont donc fortement déconseillés, sauf à être encadré de manière professionnelle et planifiée.
Enfin, des actes de pirateries envers des plaisanciers, mais également des navires commerciaux sont signalés dans l’ensemble des eaux territoriales, voire au-delà.
Le nord du pays est quant à lui particulièrement exposé aux opérations terroristes de nature jihadiste : actions des groupes liés à Boko Haram aux confins du Cameroun, du Tchad et de l’est du Niger et incursions d’Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) et de l’Etat islamique dans la province d’Afrique de l’Ouest (ISWAP) sur la frontière ouest avec le Niger et le nord-Bénin.
Les attaques perpétrées par ces groupes portent loin dans les terres et touchent les grands centres urbains que sont les capitales d’états comme Kano ou Katsina, voire la capitale fédérale, Abuja. Il n’est pas exagéré de considérer que d’amples zones de cette région (notamment les états isolés du Borno, de Yobe, d’Igawa, de Bauchi, de Gombe et d’Adamawa) sont, de fait, hors de contrôle du pouvoir central.
Ces attaques sont toujours meurtrières : attentats à l’explosif, fusillades, assassinats, enlèvements, et ciblent tout autant les résidents locaux que les étrangers de passage.
Là encore, l’intégralité de la zone est classée « rouge » sur le site officiel français de Conseils aux voyageurs. Les mêmes recommandations que pour le sud-est prévalent, avec une réelle « no-go-zone » pour les états frontaliers.
Il est enfin à noter que la capitale fédérale, Abuja, située au centre géographique du pays et jusque-là considérée comme relativement calme et sécurisée, est de plus en plus fréquemment affectée par des manifestations sociales et/ou politiques.
Second point d’attention : les conditions sanitaires.
Comme dans l’ensemble des pays de la zone tropicale africaine, le Nigeria souffre de fièvre jaune, de paludisme et de dengue endémiques ; les parasitoses y sont fréquentes et des épidémies de méningite y sont relevées, aggravées par la densité de population. La fièvre de Lassa, la variole du singe et, dans le nord, le choléra sont également à prendre en compte.
Les structures hospitalières publiques sont plus que précaires et les secours d’urgence quasi inexistants. Les cliniques privées sont de qualité très inégale (toujours en dessous des standards européens) et il est essentiel de choisir l’un des rares établissements de référence ; les entreprises étrangères les plus importantes ont d’ailleurs (dans le delta pétrolier notamment) leurs propres centres médicaux, réservés à leurs employés.
La présence, même dans les pharmacies, de « faux-médicaments » est également source de risques notables.
Préparation, suivi, assistance : Notre conception du rôle de courtier.
Ces quelques lignes illustrent combien il est important d’avoir une vision globale et des couvertures spécifiques, pas seulement sur la santé et le rapatriement, mais également dans des domaines plus spéciaux comme l’enlèvement, la demande de rançon, la disparition…
C’est ainsi que nous accompagnons nos assurés.