La Namibie
Un vent de face, des nuits très froides, des crevaisons sur des routes droites et plates à perte de vue… mon quotidien en Namibie. Le long des routes, on trouve de très vastes fermes d’élevage de vaches à viande ou d’animaux plus sauvages comme les antilopes ; il n’y a pas d’agriculture dans ces paysages désertiques qui valent tout de même le détour. La Namibie est un pays développé, et le choc est tellement grand avec les autres pays africains que cela m’a perturbé. Je ne me sentais pas vraiment en Afrique durant ces quelques semaines dans ce pays où les stigmates de l’apartheid sont encore présents entre une population blanche assez nombreuse et une population noire encore légèrement en retrait. Une découverte, certes pas vraiment à mon goût, mais très intéressante. Ce pays fut encore un très bel exemple que le continent africain regorge de modes de vie et de cultures très différents, et ça tombe bien, c’est ce que je suis allé chercher dans ce voyage.
L’Angola
Je suis littéralement tombé amoureux de ce peuple angolais. Un Angolais est vraiment solidaire et rend service avec le cœur, sans contrepartie. J’ai pris l’habitude de donner un petit billet le matin pour les personnes qui m’ont reçu et offert à manger le soir. En Angola, ils ont tous refusé ce petit billet en me répondant : « Aqui en Angola la comida no se paga » (« Ici, en Angola, la nourriture ne se paie pas »). Ce territoire qui regorge de paysages bien variés entre montagne, plages et agriculture.
La République Démocratique du Congo
La RDC marque bien mon entrée en Afrique Centrale d’un point de vue culturel, même si chaque pays a sa propre culture. Le peuple RD Congolais est bien plus expressif, et n’hésite pas à interpeller le « mundele » (« blanc » en lingala la langue locale). La ville de Kinshasa ne m’était pas inconnue pour y avoir vécu quelques mois auparavant, et ça m’a fait plaisir de revoir des amis de longue date. J’ai ainsi pu visiter un jeune chercheur de Kinshasa en phytoépuration. La phytoépuration est un système de filtration naturelle des eaux usées par les plantes. Le vétiver est une plante anti érosion dont les racines sont très profondes et permettent de capter les bactéries. Ces plantes sont placées sur une surface de sable et de cailloux qui filtre également les mauvaises particules. Les eaux usées de la cuisine, de la douche ou des WC peuvent être filtrées par ce système (attention à ne pas utiliser de produits trop chimiques). L’eau filtrée peut ensuite être réutilisée en agriculture, par exemple. Ces systèmes durables et peu coûteux peuvent remplacer les fosses septiques qui nécessitent un certain investissement et qu’on doit vider régulièrement (ces eaux sont souvent jetées dans les fleuves, ce qui a un impact négatif sur la biodiversité marine). Tridon Yangongo M.W est un bon exemple de personne qui se soucie des enjeux environnementaux et qui expérimente à son échelle des nouvelles techniques comme la rudologie (étude des déchets), la mycologie (étude des champignons) ou encore la lutte contre les érosions qui sont des enjeux importants, notamment à Kinshasa.
La République du Congo
Une biodiversité à couper le souffle : j’ai réalisé une longue traversée du Congo vers le Nord du pays en traversant la forêt équatoriale, qui est autant immense que sauvage. Ce fut tellement agréable de faire du vélo dans cet environnement naturel. Les villages reculés traversés au cœur de la forêt vivent de la chasse et de l’agriculture, leurs activités quotidiennes servent à satisfaire leurs besoins primaires : aller chercher de l’eau à la source, chasser la viande pour le dîner, cultiver ou cueillir dans la forêt les fruits et légumes nécessaires pour la famille… En voyant leurs sourires et leur forte connexion au sein de leur famille ou communauté, cela fait réfléchir sur nos modes de vie occidentaux.
Le Cameroun
Durant mon séjour à Yaoundé, j’ai pu rencontrer quelques activistes climatiques au sein du Mboa Hub ! Le Mboa Hub est une initiative soutenue par Greenpeace, soutenant les jeunes Camerounais qui s’engagent pour le respect de l’environnement. Des locaux avec une salle de conférence sont mis à disposition au cœur de Yaoundé pour organiser tous types d’actions. J’ai été impressionné par la motivation de ces jeunes pour la cause climatique. Durant ma visite, il y avait une formation sur l’art de communiquer et de débattre. J’ai pu présenter mon projet à la vingtaine de jeunes qui étaient présents, ils étaient très intéressés et m’ont posé plein de questions pertinentes. À Douala, j’ai visité l’entreprise RED-Plast, qui récupère les déchets plastiques pour les transformer en pavés ; une belle initiative qui a l’air de bien fonctionner. Le process : récupérer les déchets, les broyer, les fondre à haute température, les mélanger avec un liant (sable), puis les presser en format pavés. J’ai également pu visiter l’entreprise FreeBike qui transforme des vélos normaux en vélos électriques. Une belle initiative pour développer la mobilité douce à Douala, même si les habitants ne sont pas encore sensibles aux bienfaits du vélo, les mentalités changent petit à petit.