Les kilomètres à vélo s’enchaînent entre le Malawi, la Zambie et le Botswana !
Le Malawi et la Zambie furent deux très belles surprises de mon voyage ! Comme il y a peu de touristes, les étrangers sont accueillis très chaleureusement et les gens ici sont plus que sympathiques ici ce fut un réel plaisir d’être salué toute la journée avec de beaux sourires qui te motivent à pédaler. Les enfants crient souvent « How are you ?! How are you ?! ». Ça change du « Give me money !.
La résilience africaine
J’ai enchaîné les journées à vélo dans des paysages très variés. Tout d’abord, longer une partie du lac Malawi fut exceptionnel, ce lac est magnifique. Puis ce fut les montagnes et quelques forêts à l’Est de la Zambie, puis des plaines de plus en plus désertiques au Sud en se rapprochant du Botswana. C’est parfois dur sur le vélo, mais je suis récompensé chaque soir par toutes les familles qui m’hébergent, avec lesquelles je passe des soirées plus atypiques les unes que les autres. En fonction des rencontres, nous chantons et dansons autour du feu, et je joue avec les nombreux enfants très curieux de me voir.
Andrew est agriculteur et cultive essentiellement du maïs. Malheureusement, cette année, il n’y a pas eu de pluie et donc aucune récolte. Cela m’a fait mal au cœur venant de la part d’un père de famille avec autant d’enfants. En revanche, lui, garde toujours le sourire en me racontant cela. Décidément, la joie et la résilience africaine me surprennent toujours autant au fil de mon voyage. Andrew n’est pas le seul à avoir perdu ses récoltes cette année et la situation ne va pas en s’améliorant car la pluviométrie ne cesse de diminuer dans ces régions à cause du dérèglement climatique.
L’innovation au cœur de l’Afrique
À Chipata, à l’Est de la Zambie, j’ai pu visiter l’ONG Jacana. C’est une ONG membre du Smart Center Group comme l’ONG SHIPO que j’ai visitée en Tanzanie. Ils développent également des pompes à eau low-tech et forment de nouveaux entrepreneurs sur des systèmes qu’ils ont expérimentés eux-mêmes touchant à l’agriculture, l’accès à l’eau, l’apiculture et l’énergie ; suivant toujours les abréviations du S.M.A.R.T : Simple, Market based, Affordable, and Repairable Technologies.
J’ai également pu visiter le Kafue Innovation Center à quelques kilomètres au Nord de Lusaka, la capitale zambienne.
Le fondateur Robert est un pur génie mais surtout un passionné d’innovations. c’est aussi un centre de formation pour les étudiants sur tout type de matériels solutionnant un problème local souvent lié à l’agriculture ou l’énergie. Une des premières inventions de Robert est une machine low-tech fabricant des ficelles. Aujourd’hui, il travaille sur un prototype de machine cuisinant automatiquement le traditionnel N’shima (cette boule pâteuse de farine de maïs est mon plat de base depuis le début de mon voyage) mais qui nécessite beaucoup de force pour le cuisiner. Il a aussi apporté l’électricité à un village en créant une plateforme hydro-électrique flottante. Toutes ces inventions sont dues à l’ingéniosité de Robert qui récupère la majorité de ses composants de la décharge.