Mora’Frica – Les premiers coups de pédales à Madagascar 🚲
Après deux ans de VSI à Madagascar, j’ai quitté la capitale, Antananarivo, à vélo, le 22 décembre 2023, prenant la direction du Nord-Ouest du pays.
J’ai réalisé 11 jours de vélo, soit quasiment 1000 km, pour rejoindre l’île de Nosy Be où j’espère y trouver un voilier me permettant d’aller sur le continent africain (Afrique du Sud, Mozambique ou Tanzanie).
J’en ai déjà pris plein les yeux sur cette première étape de vélo. La première partie comportait un dénivelé important, Antananarivo étant dans la région des hauts-plateaux au centre du pays. Je m’y fais comprendre facilement ayant appris la langue officielle du pays ces 2 dernières années. Les hauts plateaux regorgent de rizières qui se verdissent avec les premières pluies qui tombent.
A mi-chemin (avant mon stop sur l’ile de Nosy Bé), j’ai fait une pause de 3 jours à Port-Bergé pour visiter la Maison de l’Artemisia. L’Artemisia, plante vulgarisée à Madagascar pour son effet antipaludéen. A maturité, la plante est récoltée puis séchée pour ensuite se consommer en tisane. En effet, le paludisme est l’une des principales causes de mortalité à Madagascar, surtout chez les enfants en bas âge. Dans la région de Diana, la maladie est présente et les ménages ruraux n’ont pas forcément tous accès à de la médecine de qualité, des centres de santé de base (CSB) ou à des médicaments couteux.
La maison de l’Artemisia est aussi un centre de formation agricole. L’agriculture étant un des piliers de l’économie malgache, sans oublier l’élevage de zébu qui m’aura valu quelques frayeurs lors de mon trajet, avec ces troupeaux laissés parfois en liberté sur la route.
A Nosy bé, je suis allé visiter l’Association Akiba. Cette association est une ferme intégrée et une école alternative sur la petite île de Nosy Komba, île voisine de Nosy Be. C’est un lieu très inspirant. Plusieurs hectares d’arbres fruitiers et forestiers y sont plantés en agroforesterie en y mélangeant de grandes diversités d’espèces comme le cacao, la vanille, le curcuma et bien d’autres encore. On y distille des huiles essentielles. On y produit également du chocolat. Pour ces transformations, on y trouve plein de petites low-tech intéressantes comme des séchoirs solaires, des rocketstoves ou des biodigesteurs pour économiser le bois dans ce pays où l’impact de la déforestation a de lourdes conséquences. L’accès à l’école est souvent compliqué pour les enfants de l’ile, aussi l’école d’Akiba permet de donner une éducation plus ou moins alternative avec une forte connexion à la nature.
J’ai également pu me balader dans certaines plantations de la région d’Ambanja au Nord-Ouest de Madagascar. Cette région est connue pour ses cultures agroforestières de cacao, café, poivre ou encore de nombreux arbres fruitiers. On y distille des plantes aromatiques comme l’ylang-ylang et le vétiver, sans oublier la production de riz dans ce pays où les habitants en mangent 3 fois par jour.
La saison des pluies n’a pas arrangé ma recherche de bateau pour rejoindre le continent. Il faut savoir qu’en cette période, les risques cycloniques y sont importants. En effet, Madagascar est touché chaque année par des cyclones de forte intensité, ces risques ne cessent d’augmenter avec les effets du dérèglement climatique.
Je me suis donc résolu à mon plan B, redescendre vers la ville de Mahajunga pour rejoindre les Comores en bateaux en espérant par la suite rejoindre la Tanzanie….
A bientôt pour la suite de l’aventure Mora’Frica, et merci pour votre soutien 😊 !