Les acteurs de l’International ne le savent malheureusement que trop : la crise sanitaire et ses modalités de gestion ont gravement impacté le secteur des voyages d’affaires : en 2020, les dépenses globales ont chuté de 52% par rapport à 2019.
Dans un article particulièrement fouillé sur « the future of corporate travel« , le cabinet Mc Kinsey a récemment fait le point, dressé des profils types et ouvert quelques pistes.
Première remarque à prendre en compte : la progression de la vaccination et l’assouplissement des conditions d’entrée dans de nombreux pays des zones OCDE, Moyen-Orient et Asie du sud-est ouvrent des perspectives, même si la question du niveau d’immunité collective atteint par le vaccin demeure incertaine. D’autres régions du monde offrent nettement moins de visibilité (Amérique centrale et Caraïbes, Afrique sub-saharienne).
Les auteurs estiment cependant que la transition vers un retour vers la normale se dessine aux Etats-Unis et au Royaume-Uni dès le troisième trimestre 2021 et au quatrième trimestre pour le reste de l’Union européenne.
C’est donc depuis l’été que les organisations ouvertes sur l’International dessinent proactivement leur retour vers le voyage. On relève cependant que près des trois quart des entreprises américaines reconnaissent que le travail à distance et la visio-conférence vont remplacer une partie du présentiel. Autre constat, plus surprenant : Il n’y a pas de consensus quant au retour au voyage : 30% des entreprises américaines ou britanniques interrogées n’ont pas encore de plan établi et 28% n’ont qu’un plan vague.
Si l’on fait un peu de profilage, on distingue quatre groupes d’entreprises, quatre « attitudes » par rapport au voyage d’affaires :
1- « Those who never left » – ceux qui n’ont jamais arrêté :
Ce sont principalement des entreprises industrielles avec de nombreuses implantations de par le monde ; le voyage est consubstantiel à leur activité, voire à leur philosophie. Leurs ingénieurs, techniciens, managers ont pris les premiers avions à retrouver le ciel, quand parfois-même ils n’ont pas affrété eux-mêmes des jets privés.
Mc Kinsey estime qu’ils représentent plus ou moins 15% des voyageurs potentiels.
2- Les « FOMOs » (« fear of missing out« ) :
Ou ceux qui ont peur de rater quelque chose (terme repris de la psychologie des réseaux sociaux) :
Sans surprise, ils constituent le gros des troupes, de l’ordre de 60%.
Il s’agit principalement de PME dans des secteurs concurrentiels qui jouent gros à risquer de perdre des clients par le distanciel. Dirigeants, cadres ou commerciaux, c’est d’eux que viendra « l’effet domino » escompté par les analystes : les PME sont bien plus souples que les grandes entreprises en matière de politique de voyage et cette souplesse est gage de boost. A titre d’exemple, plus de la moitié des PME britanniques annoncent avoir déjà le pied à l’aéroport. Et dès qu’elles repartiront, la concurrence suivra.
3- Les attentistes :
Estimés aux environs de 5%, ils regroupent les institutionnels les associatifs (hors ONG, cf. infra) et les secteurs non-concurrentiels.
4- « Ceux qui ne reviendront jamais » :
Les 20 derniers pour cent se retrouvent essentiellement au sein des grands groupes ou des franchises : restauration, habillement de bas et milieu de gamme, autres biens de consommation courants.
Ces acteurs ont clairement décidé de profiter de « l’opportunité » Covid pour couper dans les dépenses de voyage et séjour de leurs cadres, commerciaux, formateurs, dès lors que, dans leur activité, le contact direct n’a pas une plus-value particulière.
Cette étude est une première approche.
De manière synthétique, on retiendra que :
- Le retour sera inégal mais se prépare déjà,
- On peut compter sur un « effet domino » dans les secteurs concurrentiels,
- « L’accompagnement au retour » est en la matière essentiel (prestataires de services entourant le voyage, – assuranciel inclus),
- L’information des voyageurs sur les perspectives sera l’une des clefs (sites web, applications de voyage ou d’assistance, travel help desks),
- En 2023, on ré-atteindra très vraisemblablement 80% des mouvements et dépenses de 2019.
Pour les entreprises et ONG que nous accompagnons, de plus souvent, elles seraient classées dans la catégorie 1- ceux qui n’ont jamais arrêté.
C’est pour ce la qu’en 2020 et en 2021 nous avons dû faire face à de nombreuses situations inédites : poser un avion ambulance à Aden en pleine guerre civile, organiser une Evasan dans la brousse au Cameroun ou orienter de jeunes bénévoles dans un Orient devenu bien complexe, notre expertise s’est enrichie.
Geodesk et ses partenaires spécialisés sont à votre disposition (02 28 00 69 03 – geodesk@geodesk.fr) pour analyser vos besoins, vous conseiller et vous accompagner pour bien repartir.