Terre d’avenir » pour Stefan Zweig, terre d’aventure pour l’Homme de Rio ou terre de drames dans la Cité de Dieu, le Brésil déconcerte autant qu’il séduit.
Sous les clichés « mer, soleil et musique », fondés cependant sur une réalité fort agréable et érigés en culte par de nombreux brésiliens eux-mêmes, le voyageur étranger ou l’expatrié fraîchement arrivé peuvent parfois se laisser surprendre par une situation sécuritaire et sanitaire particulière et évolutive. Il importe donc de faire le point.
Comme pour le Nigeria, il convient de distinguer « des Brésils » selon les lieux, mais également les milieux socio-professionnels que l’on aura à visiter ou rencontrer.
Les mégapoles du sud-est : business as usual, ou presque. Le voyageur d’affaires se rendra principalement dans les métropoles de la côte sud-est : conurbation São Paulo-Campinas-Santos mais aussi Rio de Janeiro ou Curitiba. Villes tentaculaires, elles mixent quartiers ultra-sécurisés et zones sous le contrôle des gangs de délinquants. S’il est facile, dès lors que l’on est conseillé et accompagné d’un partenaire local fiable, de distinguer et d’éviter les quartiers dangereux, des agressions à main armées, souvent violentes, peuvent avoir lieu lors des déplacements sur la route (embouteillages) ou dans les lieux touristiques (avenida Paulista à São Paulo, quartiers de Copacabana et Ipanema à Rio etc.).
Il est ainsi vivement conseillé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de suivre quelques précautions de base lorsqu’on se déplace en ville : avoir sur soi une somme minimale d’argent liquide « au cas où », ne porter aucun bijou, éviter les sacs ou sacoches pouvant attirer l’attention et, le cas échéant, ne pas résister en cas d’agression.
Plus au sud, les villes de Florianópolis (état de Santa Catarina) et Porto Alegre (état du Rio grande do Sul) sont relativement plus sûres.
Le Nordeste : fausse décontraction. Si la côte atlantique du pays est splendide et l’ambiance détendue, il conviendra de faire excessivement attention, tant dans les grandes villes comme Salvador de Bahia, Natal, Fortaleza que dans les cités balnéaires de taille plus modeste (Porto Seguro, Aracaju, Maceió etc.). La délinquance spontanée (vols à l’arraché notamment) ou plus organisée (attaque de véhicules, « enlèvements minutes » pour forcer la victime à retirer de l’argent à un distributeur) y est régulière. Outre les consignes précédentes de vigilance quant aux déplacements, il est nécessaire d’apporter un soin tout particulier aux choix des lieux de villégiature ou d’excursion/plage.
Les villes amazoniennes : deux situations contrastées. Les métropoles industrieuses de Manaus et Belém s’abordent de manière très différente : si la première peut être considérée comme sécure, la seconde, tout comme l’état du Para dont elle est la capitale, bat tous les records en termes d’homicides. C’est une des rares villes du Brésil où la tension est palpable en permanence et où la violence est endémique. Là encore, les consignes de prudence évoquées plus haut sont plus que d’actualité ainsi que les restrictions aux déplacements de nuit.
L’Amazonie et les confins : une aventure qui se prépare. Les états d’Amazonas, du Roraima, d’Amapa, le nord du Para, l’état d’Acre sont essentiellement couverts de forêts entrecoupées de cours d’eau. S’il est difficile de s’y rendre par la route, toute tentative individuelle d’exploration est à proscrire. Les fleuves sont le seul moyen de pénétration vers l’intérieur, mais la sécurité des divers navires assurant les trajets est sujette à caution et leur choix devra être particulièrement soigné.
En outre, plus on s’éloigne des zones urbanisées, plus la présence des autorités décline. Deux risques principaux affectent alors ces confins : les conflits fonciers violents qui opposent grands propriétaires et indigènes et les multiples trafics venant des frontières : drogue avec le Venezuela, la Colombie, le Pérou et la Bolivie ; contrebande avec le Paraguay. L’ensemble des zones frontalières de l’ouest du Brésil est d’ailleurs classé orange (« déconseillé sauf raison impérative ») voire rouge (« formellement déconseillé ») avec le Venezuela. Pour être complet, les rives du fleuve Oyapock, qui sépare le Brésil de la Guyane, sont régulièrement le théâtre d’incidents impliquant les orpailleurs clandestins et l’armée ou la Gendarmerie française.
Les plateaux du Centre : un far-east en devenir. Les états centraux du Brésil (Mato grosso et Mato grosso do Sul, Goiás, Tocantins -au cœur desquels se trouve la capital fédérale, Brasilia) constituent le poumon de l’agro-alimentaire brésilien : maïs, soja, canne à sucre, bétail, les exploitations sont immenses et les distances également. Les centres urbains de Cuiabá, Campo grande, Goiânia ou Palmas sont, tout comme Brasilia, nettement plus sécurisés que les villes de la côte. Il faudra cependant faire attention aux quartiers où l’on se rend, mais le dynamisme économique et la relativement faible densité de la population limitent la délinquance. Là encore, cependant, on évitera les fronts pionniers où des conflits latifundiaires peuvent survenir.
Des conditions sanitaires très variables et en dégradation.
Le Brésil a longtemps été doté d’un système de santé public performant et gratuit ; celui-ci souffre depuis plusieurs années de manque de moyens, de dégradation et d’une fuite des médecins.
A de rares exceptions près (hôpitaux militaires notamment), il faudra se tourner vers la médecine privée, fort onéreuse et elle-même de qualité très irrégulière. En outre, plus on s’éloigne dans l’intérieur, moins la présence d’établissements de référence est probable.
Il est donc essentiel de partir documenté et paré sur le sujet : situé majoritairement en zones équatoriale et tropicale humide, le pays présente toute la gamme des affections « classiques » de ces milieux (paludisme, dengue, typhoïde, parasitoses) et y ajoute des phénomènes relativement nouveaux comme le chikungunya, le virus Zika ou les hantavirus.
Préparation, suivi, assistance : Notre conception du rôle de courtier.
Le Brésil est l’un des exemples qui illustre l’importance d’avoir défini ses besoins en couvertures médicales spécifiques avant le départ et établi les procédures à suivre en cas de maladie, accident ou rapatriement. Pour ce faire, l’accompagnement d’un spécialiste est une réelle plus-value dans la perspective d’un déplacement professionnel ou d’une expatriation.